Le marché parisien a terminé la séance de lundi sur une note quasi stable, pénalisé par des indicateurs économiques décevants en zone euro et des interrogations croissantes sur le budget français suite à la formation du nouveau gouvernement.
Une clôture en légère baisse pour le cac 40
L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a fini la journée en repli de 0,10%, soit 7,82 points, pour s’établir à 7.508,08 points. Cette performance s’inscrit dans la continuité de la séance de vendredi, où l’indice avait cédé 1,51%, effaçant une partie des gains engrangés la veille après l’annonce d’une première baisse des taux par la Réserve fédérale américaine.
Un retard par rapport aux autres places européennes
La Bourse de Paris a sous-performé ses homologues européennes :
- Londres a progressé de 0,30%
- Francfort a gagné 0,68%
Alexandre Neuvy, directeur de la gestion privée chez Ampelgest, explique cette différence : « La France a été traitée un peu à part aujourd’hui en raison des craintes sur les débats budgétaires actuels ».
Les inquiétudes budgétaires pèsent sur le marché
L’élaboration du budget 2025, retardée par la composition laborieuse du gouvernement de Michel Barnier, suscite des inquiétudes croissantes sur les marchés. Cette situation se reflète dans l’évolution du spread, l’écart entre les taux d’emprunt à 10 ans français et allemand :
Le spread a atteint 0,78 point de pourcentage, son niveau le plus élevé depuis le 5 août. Pour rappel, il avait culminé à 0,81 point après la dissolution de l’Assemblée nationale française en juin.
Un contexte économique morose en zone euro
Le ralentissement de l’activité économique en zone euro a également pesé sur la performance du CAC 40. L’indice PMI Flash de S&P Global pour septembre révèle :
- Une contraction de l’activité du secteur privé pour la première fois en sept mois
- Un ralentissement dans le secteur des services
- Une absence de rebond dans l’industrie
L’indice composite s’est établi à 48,9, contre 51 en août.
Les valeurs à surveiller
Plusieurs titres ont marqué la séance :
Edenred : Le spécialiste des solutions de paiement pour entreprises a chuté de 5,60% à 33,36 euros. Cette baisse est attribuée à la révision à la baisse de l’objectif de cours par les analystes de Jefferies.
Le secteur bancaire sous pression : Les grandes banques françaises ont terminé dans le rouge :
- Crédit Agricole : -4,46%
- BNP Paribas : -3,66%
- Société Générale : -2,81%
Andréa Tueni, analyste marchés chez Saxobank, explique : « Les défis en terme de gestion du budget dans les prochaines semaines et les prochains mois pèsent sur les valeurs françaises, au premier rang desquelles les grandes banques ».
Les perspectives pour les prochaines séances
Les investisseurs resteront attentifs à l’évolution des débats budgétaires en France. La mention par le Premier ministre Michel Barnier d’une possible augmentation de la taxation des grandes entreprises pour équilibrer le budget 2025 pourrait continuer à peser sur certains secteurs, notamment bancaire.
Par ailleurs, les marchés scruteront de près les prochains indicateurs économiques pour évaluer la santé de l’économie européenne et anticiper les futures décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne.